La grande-distribution passe à la vitesse supérieure dans le Quick Commerce
La proximité urbaine est bousculée par l’essor du quick-commerce. Ce phénomène prend de l'ampleur et représente la solution idéale pour les courses de dépannage. Bienvenue dans le monde des épiciers de quartier 2.0 !
Des livraisons de courses en moins de trente minutes : voici le quick commerce, emmené par une nouvelle génération d'acteurs qui vient disrupter le marché de la grande distribution alimentaire. C'est une vraie course : Gorillas, Getir, Cajoo, Dija, Zapp, Deli, … En l'espace d'un an, il y a eu une flopée de nouveaux entrants, venus concurrencer les anciens que sont Deliveroo et Uber Eats. Comment procèdent-ils ? Ils créent des "dark store", des petits entrepôts au coeur des villes qui sont conçus uniquement pour la vente en ligne. Des "pickers", (préparateurs) y préparent les commandes, récupérées rapidement ensuite par des "riders" (les livreurs), qui effectuent les livraisons.
Carrefour Sprint démarre sur les chapeaux de roue
Le marché, il est vrai, est porteur : selon des données de Nielsen, le chiffre d'affaires de la livraison à domicile au sein de l'e-commerce alimentaire a progressé de 20 % entre 2020 et 2021. Et sa croissance perdure, notamment avec le développement du télétravail, mais aussi le fait que les urbains font de plus en plus des courses réduites, mais fréquentes, et que le smartphone devienne un réflexe pour les nouvelles générations, … De quoi motiver les grandes surfaces alimentaires qui investissent dans les start-up pour offrir ce service de courses ultra-rapides. A l'image de Carrefour qui investit dans Cajoo et s'allie avec elle et UberEats. Nom de l'offre : Carrefour Sprint pour une livraison de produits du quotidien en moins de 15 minutes. Ce nouveau service de quick commerce offre dès son lancement, le 26 octobre, près de 2 000 produits alimentaires et non alimentaires dont des produits frais, des fruits et légumes de saison, mais aussi des plats cuisinés, des surgelés, des boissons, des produits d’hygiène et d’entretien ainsi que des produits de la marque Carrefour.
Disponible via l’application Uber Eats qui est présente dans plus de 280 agglomérations françaises et couvre 60 % de la population française, Carrefour Sprint bénéficie ainsi du trafic et de la visibilité de l’application leader de la livraison de repas et de courses à domicile en France. Carrefour Sprint profitera également de l’expertise technologique et opérationnelle de Cajoo ainsi que de son réseau de dark stores. Cajoo opère en effet la préparation des commandes de Carrefour Sprint, en plus de ses propres commandes.
Des partenariats pour prendre de vitesse les concurrents
Carrefour n'est pas le seul à s'associer à des spécialistes du Quick Commerce. L’e-commerçant La Belle Vie a ainsi doublé sa gamme en un an, notamment grâce à un partenariat avec Système U pour s’approvisionner dans sa centrale d’achat. Mon-marche.fr, racheté par Prosol (Grand Frais) s'appuie, lui, sur l'enseigne Grand Frais. A l'étranger aussi, les rapprochements entre startup et grandes enseignes se multiplient, à l'image d'Edeka qui a investi dans Picnic ou de Flink qui a tissé un partenariat stratégique avec Rewe. II est vrai que la grande distribution a de solides cordes à son arc : une puissance d'achats considérable, des enseignes reconnues et un maillage très fin du territoire. Un seul, pour le moment, teste en solo : Il s'agit d'Auchan. Cet été, à Bordeaux-Talence, l'enseigne nordiste a réalisé un premier test quick-commerce avec promesse de livraison en 15 mn et dark store pour la préparation express. Le tout 100 % Auchan : préparation et livraison !
La course à la promotion
Pour acquérir de nouveaux clients, les plateformes aussi sont prêtes à dépenser des sommes importantes : 15 euros offerts sur un panier à 20 euros, livraison offerte sur les X prochaines commandes… les promos sont plus qu'intéressantes ! Sans compter que les prix des produits sont généralement alignés sur ceux des supermarchés de proximité.
L'exemple de Gorillas est aussi intéressant. Son leitmotiv : améliorer l'expérience client en multipliant les petites attentions. On peut citer par exemple des drapeaux et des kits de maquillage offerts pendant l'Euro de football ou encore la distribution gratuite de produits en fin de vie. Tout pour générer de la préférence client !
On le voit, le quick commerce est un phénomène global qui répond à une forte attente des consommateurs, qui exigent une livraison à la carte. Depuis le confinement, on fait en moyenne 4 sessions de courses en moins qu’avant. Selon les estimations de Kantar Worldpanel, il faudrait environ 8 ans pour retrouver le niveau de fréquentation d’avant crise. 8 ans c'est long ! Trop pour les acteurs de l'alimentaire qui préfèrent donc prendre les devants et offrir du quick service.
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